Exposition

Présentation de l’exposition

L’exposition a été programmée du 15/12/2019 au 31/07/2020 au musée des arts asiatiques de Nice pour ensuite être présentée du 19/05/2021 au 26/09/2021 au musée Champollion – Les Écriture du Monde.
L’exposition présente un panorama complet de la culture dongba et de son environnement religieux à travers une collection de manuscrits, de peintures sacrées, de costumes et d’instruments de la culture divinatoire dongba utilisés encore aujourd’hui par les maitres dongba lors des cérémonies rituelles ainsi qu’une sélection d’œuvres contemporaines réalisées par des artistes naxi de premier plan.
Nous proposons l’exposition DONGBA, la première consacrée à l’identité naxi et à la culture dongba en Europe avec deux suppléments inédits à découvrir.
En effet, l’événement sera l’occasion de montrer la place de cette tradition dans la création contemporaine avec les deux volets inédits pour cette édition: le design graphique de Chen Nan à partir des «caractères-images» dongba et la présentation du MOOC dongba 2024 – Initiation à l’écriture dongba qui est un formidable instrument de transmission inédit pour la culture dongba.
Les Naxi forment une des 56 minorités ethniques reconnues par la République populaire de Chine et constituent la société originale vivant principalement dans les provinces du Yunnan (au pied de la montagne Yulong dans le district autonome de Lijiang), du Sichuan et de façon plus dispersée dans la région autonome du Tibet.
Les prêtres-chamanes dongba («Ceux qui savent») sont les premiers dépositaires des savoirs traditionnels et sacrés des Naxi. Se transmettant de maître à apprenti les savoirs et les coutumes, les Dongba ont retranscrit les danses et les chants rituels accompagnant plus de 130 cérémonies ainsi que leurs mythes et légendes au moyen de pictogrammes.
Désormais, la transmission de la culture dongba aux jeunes générations ne s’opère plus de manière traditionnelle mais au sein d’écoles d’apprentissage et par la réintroduction de cérémonies dans certains villages. Les manuscrits dongba, principal support de ce qui constituerait la dernière écriture pictographique au monde, ont été inscrits par l’UNESCO en 2003 au registre
«Mémoire du monde».
Des pictogrammes à l’art et au design contemporain en passant par la mythologie et les costumes, cette exposition à la fois ethnologique et artistique est une véritable invitation au voyage et nous emmène au pied de l’Himalaya, où les Naxi continuent de faire vivre leurs traditions.

exposition 02

Parcours de l’exposition

Une écriture a forte coloration pictographique

exposition 03

Montage de l’exposition au musée Champollion – Les écritures du Monde

La langue naxi appartient à la famille des langues tibéto-birmanes. Elle est constituée de différents dialectes et retranscrite au moyen de l’écriture Dongbawen, qui combine deux systèmes distincts : les logogrammes dongba et le syllabaire geba.
Quelques 1 500 signes (représentations graphiques schématiques) et caractères phonétiques sont employés dans les manuscrits dongba. La date de leur création reste soumise à débat: pour certains, les signes seraient apparus au XIe siècle à une époque où les tribus originelles étaient établies sur les rives du fleuve Min; pour d’autres, sur la base des manuscrits conservés, ils remonteraient aux XVIe ou XVIIe siècles. Il s’agit moins d’une écriture à proprement parler (notant de près la langue orale) que d’un code graphique employé pour noter les éléments-clés des rites et des mythes afin de garantir le bon déroulement des cérémonies. Par conséquent, il est quasiment impossible de déchiffrer ces textes sacrés qui relèvent davantage d’aide-mémoire sans une connaissance approfondie de la mythologie et des légendes.
Le syllabaire geba, mal connu, est un système d’écriture phonétique de plusieurs centaines de caractères. Il sert à annoter les manuscrits dongba et à transcrire des formules incantatoires dont le sens a été perdu.
Il y aurait quelques 25 000 disséminés dans le monde entier. L’Institut de recherche sur la culture dongba

L’écriture dongba: des manuscrits à l’art

Les manuscrits ou «classiques» dongba rassemblent des récits mythologiques, des descriptions de danses sacrées, des textes divinatoires, de médecine ou d’astrologie.
Les artistes de l’École moderne dongba sont pour la plupart des érudits qui ont une connaissance profonde de l’écriture pictographique dont ils empruntent l’iconographie pour la traduire dans un langage contemporain.
En 1992, des peintres représentatifs tels Mu Jixin, Zhao Youheng, Zhang Yunling, Zhang Chunhe, Wang Rongchang, ont fondé à Lijiang l’Association d’étude de la peinture et de la calligraphie moderne dongba. Cette association a l’ambition de construire un projet pour l’identité naxi et la culture dongba à travers la création contemporaine.

La culture dongba

L’identité naxi s’enracine dans la culture dongba. Celle-ci regroupe l’ensemble des croyances, savoirs, rituels, arts et coutumes qui structurent la société traditionnelle dont les maîtres Dongba sont à la fois les dépositaires et les vecteurs héréditaires. La religion polythéiste dongba mêle à des croyances primitives une forte influence de la religion bön tibétaine ainsi que du bouddhisme et du taoïsme chinois.
Les cérémonies rituelles et rites secondaires ne se déroulent pas dans des temples mais en pleine nature et autour d’autels domestiques. Il s’agit d’invoquer les dieux, les esprits protecteurs (du ciel, de la terre, des ancêtres) et les forces naturelles, de célébrer les relations entre l’homme et son environnement. Le maître Dongba, intermédiaire entre le monde surnaturel et les hommes, apaise ou exorcise les esprits, dieux et démons.

Outre les manuscrits, les Naxi recourent à différents objets lors de leurs cérémonies. Les rites étant liés à la relation directe avec l’environnement naturel, il est nécessaire de disposer d’instruments liturgiques de petite taille pour faciliter leur transport et leur éventuelle exposition sur les autels domestiques ou extérieurs. Des végétaux, plumes d’oiseaux, coquillages peuvent également être utilisés.
Les années 1980 et 1990 ont été marquées par le développement économique de la Chine et la transition vers la modernité. Depuis la fin des années 90, Lijiang, capitale des Naxi, est devenue une destination privilégiée pour le tourisme national et international. Dans ce contexte de modernisation fulgurante, on assiste à une recrudescence de l’intérêt des chercheurs du monde entier, d’institutions culturelles chinoises ou étrangères et d’artistes pour la culture dongba.
L’École d’art moderne dongba réunit des peintres, des sculpteurs et des calligraphes qui puisent dans le répertoire iconographique traditionnel (pictogrammes, panthéon, représentations des ancêtres) et s’inspirent des croyances de la culture dongba, selon laquelle tout élément de la nature est doté d’un esprit et de sentiments pouvant communiquer avec les êtres humains. Certaines techniques comme les fresques murales sont également reprises.
Les tablettes votives en bois peintes et les statuettes de bois représentent les dieux, les spectres, les animaux et autres figures, tous décrits dans les « classiques ». Les cartes divinatoires peintes et écrites permettent de déterminer les occasions propices ou néfastes. Les rouleaux sacrés peints représentent les principales divinités. Aisément transportables, ils sont déroulés et accrochés avant les cérémonies. Des instruments de musique accompagnent les danses et les chants à l’occasion des funérailles et des sacrifices rituels.

Musée des arts asiatiques de Nice
15 décembre 2019 / 31 Juillet 2020

Catalogue Nice 2019 2020
Communique de presse Nice
Photographies de l’exposition Nice

Musée Champollion – Les Écritures du Monde
19 mai / 26 septembre 2021

Catalogue Champollion 2020 2021
Présentation du musée Champollion – Les Écritures du Monde
Dossier de presse
Photographie du montage de l’exposition

PHOTO 2024 10 16 22 50 49